Valorisation des biodéchets urbains par vermicompostage
Dans de nombreux pays d’Europe (Allemagne, Suisse, Autriche, Italie, Espagne, Belgique …), la valorisation organique à partir des biodéchets collectés sélectivement a connu un essor très important ces dix dernières années.
La loi Grenelle II de 2012 oblige les producteurs à trier à la source leurs biodéchets. Depuis le 1er janvier 2016, tous les producteurs réalisant plus de 10 tonnes de biodéchets par an, à savoir la plupart des collectivités, sont obligés de suivre cette règle.
Il est donc urgent de proposer des méthodes de valorisation durable de ces déchets d’autant plus qu’en 2025, le tri à la source de tous les biodéchets sera généralisé aussi bien pour les entreprises que pour les citoyens.
Répondre aux enjeux de valorisation des déchets organiques en ville
Vincent DUCASSE, doctorant à l’Isara, aborde cette thématique dans le cadre de sa thèse sur la « Valorisation des biodéchets par vermicompostage : une pratique agroécologique pour préserver la biodiversité des sols ? »
L’objectif de cette thèse est d’évaluer de manière qualitative et quantitative l’effet de différents amendements issus de biodéchets urbains (vermicompost, compost et digestat) sur la fertilité des sols, leur biodiversité et le rendement en AB.
Pour répondre à cet objectif, deux principaux axes sont définis :
- l’étude de la qualité de différents amendements organiques (compost, digestat et vermicompost) issus de biodéchets en laboratoire
- et l’étude de ces amendements appliqués en plein champ sur la fertilité et la biodiversité du sol.
Les travaux en conditions de plein champ vont permettre en outre de comparer les effets des différents amendements sur la production en quantité et en qualité de la biomasse agricole.
Pour cela, des essais sont conduits dans des fermes en agriculture biologique afin de comparer les effets du vermicompost à ceux de composts « classiques » et de digestats de méthaniseur également issus des biodéchets urbains (produits sur le territoire de la Métropole de Lyon).
Afin de travailler à l’échelle du système de culture (échelle décisionnelle des agriculteurs), cet apport d’amendements est réalisé sur des parcelles gérées sur des principes de l’agroécologie tels que le non labour ou encore la présence de couverts végétaux afin de déterminer quel amendement est le plus efficient en système de Grandes Cultures (GC).
Thèse CIFRE financé par l’association Eisenia et en cotutelle avec l’INRA d’Avignon, unité EMMAH.
Vincent DUCASSE, doctorant – Unité de recherche Agroécologie et Environnement
Après un BTS en gestion et protection de la nature, j’ai effectué un service civique au sein de l’association EISENIA qui finance aujourd’hui en partie ma thèse de doctorat. Puis, j’ai validé une licence en géographie et aménagement suivi d’un master AgroParisTech en forêt, agronomie et gestion des ecosystèmes spécialisé en agroécologie. La recherche m’attirait et je voulais développer le sujet de la valorisation des biodéchets urbains par vermicompostage, ainsi que mes connaissances en écologie des sols. Mon projet a été validé par EISENIA, ISARA et l’INRA, puis par l’école doctorale ABIES (AgroParisTech). Mes tuteurs de thèse sont Joséphine PEIGNE, responsable de l’Unité de recherche Agroécologie et Environnement et Yvan CAPOWIEZ, chercheur à (EMMAH), Institut National de la Recherche Agronomique.