Cyanobactéries : une menace pour les rivières et la santé
A l’origine de la vie sur Terre, il y a environ 2,3 milliards d’années, les cyanobactéries sont des organismes mi-algues mi- bactéries. Grâce à différentes compétences qu’elles ont développées (capacité à flotter, fixation de l’azote dans l’air, production de toxines), elles prolifèrent dans les plans d’eau et rivières et leur toxicité cause la mort de nombreux poissons et mammifères.
Conséquence plus grave : ingérées, elles restent stockées dans le foie des animaux et provoquent, à moyen terme, le développement de tumeurs. Les toxines les plus dangereuses peuvent également causer un blocage de la transmission nerveuse dans le corps, avec comme conséquence un arrêt de l’activité cardiaque.
On répertorie des centaines de cas de mortalité de chien ayant ingéré un bout de film de cyanobactéries toxiques qui tapissent les cailloux, au fond des rivières.
Ces 15 dernières années, de nombreuses zones de baignade ont été temporairement fermées, à cause du danger de ces toxines sur la santé des baigneurs.
Dans les rivières, les proliférations se sont multipliées du fait du changement climatique.
Sous l’impulsion du Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS), le Ministère de la Santé a décrété, en 2006, le suivi des risques liés aux cyanobactéries sur toutes les zones aquatiques de loisirs en France.
Outre le fait d’aider à apporter des réponses opérationnelles de santé publique, le but du GIS est d’élargir les connaissances sur les causes des proliférations de cyanobactéries, comprendre le risque toxique associé et étudier l’impact des toxines sur les autres organismes vivants.
L’Isara participe au Groupement d’Intérêt Scientifique sur les Cyanobactéries, depuis sa création en 2003. Les équipes de chercheurs de l’Isara, notamment l’Unité d’Agroécologie et Environnement, mènent de nombreux travaux sur le sujet (programmes de recherche, thèses, dossiers d’expertise).
Les 18 et 19 mai 2022, l’Isara a accueilli l’ensemble des chercheurs français experts dans le domaine. Des présentations ont permis de faire le point sur l’avancée des travaux menés par une quinzaine d’équipes de recherche.
Charlotte ROBICHON, doctorante, a présenté l’avancement de sa thèse qui porte sur les risques liés aux cyanobactéries dans la basse rivière de l’Ain « Déterminisme du développement et de la toxicité des biofilms de cyanobactéries en rivière et en étang. »