De nouveaux leviers pour diminuer les populations de pucerons des céréales
En automne-hiver, les pucerons sont très problématiques pour les cultures de céréales d’hiver (blé, orge). En effet, ils sont les vecteurs du virus de la jaunisse nanisante de l’orge (JNO), qui rend les pieds de céréales nains. Les pertes de rendements peuvent aller jusqu’à -80%.
Comme pour les pucerons vecteurs de virus sur betterave, les néonicotinoïdes ont été interdits en 2018 pour lutter contre les pucerons des céréales. Aussi, il est particulièrement important de trouver de nouveaux leviers pour diminuer les populations des pucerons des céréales. C’est le sujet de thèse que Sarah GRAUBY vient de présenter à l’Isara. La jeune femme vient d’obtenir son Doctorat sur la thématique « Diversification végétale intra-parcellaire et régulation biologique des pucerons des céréales, vecteurs du virus de la jaunisse nanisante de l’orge ».
Portait d’une ingénieure agronome passionnée par la recherche
Ingénieure agronome de formation, spécialisée en protection des cultures, Sarah GRAUBY a réalisé, au cours de son cursus, de nombreux stages de recherche, en lutte biologique, qui visaient à limiter les populations des ravageurs des cultures, grâce à leurs ennemis naturels.
Après avoir travaillé en lutte biologique classique (introduction et acclimatation d’ennemis naturels exotiques) et augmentative (lâchers réguliers d’ennemis naturels), elle a décidé de se tourner vers la lutte biologique par conservation (qui vise à favoriser les ennemis naturels présents dans l’agroécosystème par l’implantation d’infrastructures agroécologiques).
C’est la raison pour laquelle, elle a intégré l’Isara et suivi une thèse sur la diversification végétale intra- parcellaire et la régulation biologique des pucerons des céréales.
Sarah a été encadrée par Aurélie FERRER, Dr en Ecologie et Biodiversité et Alexander WEZEL, Directeur de la Recherche, tous deux à l’Isara.
Ce type d’expérimentation est une première dans le domaine. La pratique testée pourrait être améliorée pour augmenter les effets sur les pucerons et leurs ennemis naturels. Une piste principale serait d’augmenter la biomasse du couvert de trèfle. Ceci ouvre la voie à de nouvelles recherches prometteuses.
Cette thèse s’inscrit dans le cadre du projet européen Ecostack. Une dizaine de pays européens a également réalisé le même type d’expérimentations. Ainsi, les données compilées à celles des autres pays, permettront d’obtenir un jeu de données plus important et pourront permettre des analyses plus larges.