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Comment construire un écosystème alimentaire vertueux ?

Les systèmes alimentaires du milieu « SYAM » : une innovation pour une plus juste rémunération

Les SYAM se différencient des autres circuits de distribution alimentaire par la volonté de différents acteurs (collectifs d’agriculteurs, légumeries, PMEs, grossistes, sociétés de restauration collective, distributeurs, startups, collectivités territoriales) de construire ensemble des projets de filières vertueux.

Ces projets sont portés par la construction d’accords « gagnant-gagnant » permettant aux acteurs de créer de la valeur économique et de mieux la répartir entre eux.

Depuis quelques années, ces circuits alimentaires se développent, ni tout à fait circuits courts ni tout à fait circuits longs. Par rapport aux circuits courts, ils visent des objectifs de volumes et de parts de marché plus importants ainsi que l’implication d’acteurs de la transformation et de la distribution. Ils  ont également pour objectif de rationaliser les coûts et la logistique de manière plus importante.

Pour autant, ils se différencient des circuits longs par les projets qu’ils portent ainsi que par les valeurs qu’ils développent. Par exemple, ces systèmes cherchent à construire non seulement de nouveaux accords entre les agriculteurs et les autres opérateurs (transformation et distribution) mais aussi à rééquilibrer les pouvoirs de négociation. En effet, leur objectif est d’arriver à faire émerger un prix rémunérateur pour l’ensemble des acteurs. Ils accordent également une importance particulière à la transparence des informations et à la traçabilité. Enfin, ces systèmes s’appuient sur leur territoire dans le sens où ils y créent de nouveaux liens entre des unités de production et de transformation mais aussi avec les collectivités qui portent et soutiennent ces projets.

Pour le consommateur, les produits issus des SYAM devraient apporter de nouvelles informations telles que la provenance du produit, la connaissance des producteurs et des modalités de production ainsi que celle des processus de transformation. La compréhension de la répartition des marges est aussi un élément important communiqué au consommateur.

Carole Chazoule, enseignante-chercheure à l’Isara, travaille depuis de nombreuses années sur la sociologie des systèmes alimentaires.

Spécialiste des circuits alternatifs comme les circuits courts, circuits de qualité (filières biologiques et AOP…), elle coordonne depuis trois ans le projet PSDR SYAM.